2021
Feb 
19

Happy dépit

Filed under: Journal Débordé — Tags: , , — fabuleta @ 19:02  

Happy dépit
Béton bitume batailles
Flotte ininterrompue de trottinettes électriques
Beurk pouah aaargh

Dehors je marche au pas
Au-dehors je patiente et ça marche
Tu vois, pas de quoi s’inquiéter
Ça avance tout seul

Quiétude
Inquiétude
T’es calme ou pas?
Tu t’écoutes ou quoi?
Va!

Même si lentement:
Je dis / je fais

Je vais de l’avant
Je lave l’avant
Ça devient marrant à force
Je me lève et j’avale le vent et la salive
Sans me vanter j’ai récolté plusieurs sourires sur le chemin
C’est que ça devait sûrement me donner l’air enlevé
D’imaginer que demain je serai levée avant le levant
D’habitude je lévite
Le réveil je l’éteins
Je me rendors très vite
C’est pas que j’évite mes journées c’est que mes rêves m’instruisent sur celle qui est passée
Et vous n’allez pas nier, le passé, c’est intéressant, pourquoi sinon
Garderais-t’on l’arc de triomphe ou la tour Perret?

Pas de soulèvement
Alors je me déploie
Je me dépite un peu et c’est très bien comme ça
Je ne me replie pas, je me déplie je dis

Pas comme l’asphalte qu’on colle sur l’autoroute
Trois couches
Trois
Ça fera beaucoup pour retrouver un semblant de terre
Tu crois qu’elle reste un peu vivante dessous le sol réglisse brûlant?
Tu crois que la lave du noyau pourra venir à bout de tout le dégoûtant?
T’as quel âge maman?
T’erres depuis combien de temps?

Je pars devant, ça te redonnera peut-être de l’élan
Style tourniquet géant évacuateur de tourments
Chiche?go!

2021
Feb 
17

Orocre

Filed under: Journal Débordé — Tags: , — fabuleta @ 17:15  

Reine des prés dans un bol de grès ocre
Je retapisse mes entrailles avec de l’or
Je retire les souvenirs, je redécore
Je nettoie l’invisible avec de la fumée
Je remplis l’appartement de volutes parfumées

Fer magnésium acérola vitamine D
M’enfuir ou me magner? Vite!
Assez de rôles à décider ou à laisser
Les acides aminés, les follicules et les dendrites
Les mange pain et les force misère
Les insultes et les égards manqués
À d’autres! Moi, ta cible? Raté!

J’ai donné à un lion le soin de digérer mes tâches
C’est pratique car je n’ai qu’à le regarder
Il se délecte de mes trop pleins
Il se régale de mes infortunes
Il s’en met plein la lampe de mes cauchemars d’adulte

Une fois baignée dans l’ocre
Je reviens au félin
Statue de chair rigolarde
Tes dents ne m’effraient point
Ta crinière n’est qu’un pale soleil
Moi je brille de toutes mes cellules
Ma couleur n’est pas qu’un apparat
Je me teinte de merveille
Chaque fois que j’élève ma voie
Quand je marche ma parole
Que je fais fi des peurs, des manques et des drôles d’usages
Que la morale tente de me faire observer

Cette fois, je suis grande
Je ne rétrécis pas

Mon baptême est celui que je me suis choisi
Je me suis choisie
Moi seule
Je me choisis
Moi-même
Je choisis
Je m’aime

Je plonge mon corps dans l’eau tiède
Je me détends
Je décide
Et puis j’attends
Je me tiens droite
Je vous regarde
Frères féroces

Il n’y a pas de chaîne à mes mains
Pas de collier ni de laisse à mon cou

Je ne suis pas une récompense
Je ne suis pas un trophée
Je ne suis pas la petite fille que l’on gagne à la fin du carnet
Mon corps n’est pas un gain en fonction des notes du bulletin
Mon nom est celui que je choisis de garder

Pas d’autres patronymes
Pas de prénoms seconds
C’est la vie qui m’anime
Et ne cesse de me mettre au monde

C’est la nuit mon baptême
L’heure la plus féconde
Celle qui ne finit pas

2021
Feb 
6

Les lents demains jaune sable

Filed under: Journal Débordé — Tags: — fabuleta @ 19:20  

Tempête de jaune au Sahara
Ciel sale
Couleur sable
Écran de fumée dès le réveil
Paranormal

Le trop plein de poussière qui soulève les restes de silence
Dans la tête ça fait comme un ouragan
Ça vibre
Ça pulse
Ça
Vvvvvrrrrr
Fffffffffffffff
Tatatatatatatatata

Les vannes ouvertes aux vents du dedans
Ça fait pleuvoir du transparent sous mes paupières
Les gouttes de pluie aqueuse qui coulent des yeux
C’est le trop plein de tout que je ne peux pas dire

Un peu de vide
Pas longtemps
Juste assez pour avoir envie de retourner à la ville

Alors je respire le désert
Je l’avale de ma bouche à ma trachée
Pour que les grains s’incrustent dans les tranchées que les cris ont causés
Combler les failles
Cimenter
Couler un peu de béton dans mes entrailles pour me rendre solide

Faire face au foehn
Accueillir dans ma chair la charge acerbe du chergui
Continuer de bouger au lieu de me changer en marbre
Chercher à continuer de chanter sous l’orage
Laisser faire

Le temps qui s’écoule d’un continent à l’autre
D’un soudain instant à la surprise suivante
Équilibriste dans les colonnes du vortex ascendant
Une corde attachée à la terre et l’autre à mes lents demains

2021
Feb 
3

Tue Je

Filed under: Journal Débordé — Tags: — fabuleta @ 20:29  

Rouge bouge
Il n’y a plus que toi
20h20
3 février 2021
Et toi? Que fais-tu? À regarder du virtuel par ton écran
À oublier de prendre l’air
À refuser de le prendre
Préférer le dedans
Même si même pas plonger
Préférer oublier
Préférer dormir
Attendre que la nuit ou le soleil me réveille
Et ton ventre doux qui fait comme une vague
Même si
Spaghetti, oui, toute fine
Mais
Dedans ça demande à être rempli
Là, il n’y a que l’air qui te sauve
L’air qui te traverse sans que tu y prennes garde
Les pixels t’avalent
Gavée
Tu t’enfermes
Tu Je
C’est du pareil au même
Quand tu tues le jeu qui n’attends que la merveille
-C’est gris ici
-Alors pars
-Je ne peux pas je travaille
-Tu?
-Je m’use à force de vouloir être pareille que le monde qui va mal
-Claque la porte de ce qui semble normal
Puisqu’à l’évidence, tu as encore une chance de devenir quelqu’un que tu aimes
Saisis chaque instant
Danse