2022
Mar 
29

si tel est le cycle

Filed under: Journal Débordé — lapeauaimante @ 19:47  

De nouveau le fantôme de la menthe
En petits fagots secs qui craquent entre mes doigts
L’ortie et la chélidoine sont partout chez elles
J’inspecte le petit domaine
Je suis leur courtisane
Je manigance pour que les iris, la roquette et les framboises aient plus de place
Pour mon seul plaisir
Et aussi par souci du respect de l’ordre
Humains et broussailles doivent cohabiter
Les taupes ont eu tout le loisir de creuser leurs galeries cet hiver
Et nous n’avons rien dit, nous ne protestons pas
Après tout elles me rendent un fier service en retournant la terre à ma place
Elles la rende meuble, propice à remplir les petits pots pour les semis
Bientôt il faudra tondre très régulièrement, ou bien nourrir les juments avec l’herbe du chemin
Bientôt je retirerai les ronces de la douche d’été
Nous cuisinerons dehors
Bientôt n’est pas encore arrivé
Je profite de la chaleur du feu, de l’odeur de fumée mêlée au printemps qui repart
Je profite que les arbres soient encore décharnés pour observer les sitelles crépiter à la cime
Se pourrait-il que le bruit du clavier soit une part de mon chant?

2022
Mar 
22

La nuit de l’air

Filed under: Journal Débordé — lapeauaimante @ 22:38  

L’ombre que je bois
Au bord des canaux
Bruit de gravillons
Projections fatales

La nuit.

Une fuite de phares indistincts
Redouter le chien caché sous le pont
Dans l’ornière
Je me retourne. Une fois.
Et continue.
Il n’y a pas de plages secrètes dans mon dos
Le parking est désert
Le parfum exhalé par la vue d’un magnolia qui ne fleurit qu’en terre acide
J’étonne mon monde
Pour ne pas le voir sombrer trop bas
Je surprends mon petit hémicycle en pleine fête des angoisses

Femme qui court devant ses peurs
Jette toi dans le lac
N’attend pas que la digue cède
Plonge sans craindre le rocher
L’eau protège des fracas du crâne
La surface est dedans
Il y a de l’air partout