2020
Nov 
2

On joue?

Filed under: Journal Débordé — lapeauaimante @ 18:58  

C’est comme quand on jouait à cache-cache
Et que personne ne te trouvait à la fin
Tu te souviens?
Le mélange de fierté et d’humiliation de ne pas faire partie du groupe
Eux ils riaient et déjà passaient à une autre partie ou même, ils prenaient le goûter
Et tu ratais ces instants d’amitié possible, ne sachant pas si c’était
Parce que ta cachette était trop bonne ou parce qu’ils n’avaient pas vraiment envie de jouer avec toi
Tu te rappelles que tu ne savais pas si tu devais partir et rejoindre tes parents
Ou bien rester, jusqu’à la tombée de la nuit, jusqu’à ce que tous rentrent
Et qu’il ne reste que toi
Mais alors, te croiraient-ils, le lendemain,
Quand tu leur dirais que tu était restée jusque tard, jusqu’à ce qu’ils soient tous partis?

Tu es grande maintenant
Et pourtant tu as encore du mal à choisir ton camp
Tu ne sais pas si tu dois te réjouir de faire si bien semblant de rentrer dans le rang
Ou s’il faudrait au contraire laisser tout le monde à ses salades, et les planter
Là, maintenant
Laisser le groupe à ses intrigues insipides
Et foutre le camp

Dans tous les cas
Continuer à jouer:
Prêts ou pas
J’arrive

À vos ordres

Filed under: Journal Débordé — lapeauaimante @ 18:57  

Je me soustrais
Je me restreins
Je me soumets à votre loi
Je m’en remets à vous
Je m’annule
Je m’annihile
Je n’existe pas

À vos ordres

J’admets que vous savez
Que vous faites ce qui est le mieux pour moi
Je comprends que vous nous protégez
C’est pour notre bien que vous nous enfermez
Je vous suis reconnaissante
Je ne dis rien, je ne m’oppose pas
Je consens
Je m’en remets à vous

À vos ordres

Je regarde devant moi
Pas à côté
Je reste droite dans mon corps et mes pensées
Je ne dévie pas
Je ne prends aucun risque
Je suis disciplinée
C’est pour le bien être de toute la société
Que nous nous enfermons
Que nous n’osons plus ni sourire ni nous regarder
De peur que trop de liens nous brisent
Nous restons bien en place, sur le bas côté
Nous attendons que la crise passe
Que l’on nous autorise

À sortir
À parler
À marcher dans la haute montagne
À prendre la parole et les sentiers pas encore rebattus
Nous attendons que l’on nous dise
Qui être
Pour ne pas trop déranger
L’avancée de la grande dérive