Faire s’exclamer la myriade
J’aime le calme après la tempête
ma démarche de nonne
et le petit carnet doré sur lequel je note ce qu’il me faudrait oublier et dont je me souviens
-ne pas enfermer les jambes
-respirer
-laisser aller le bout des choses son train d’incertitudes lentes
-danser
-manger une orange glacée transformée en bougie, puis, se bander le corps avec des linges humides et chauds
-rester seule
-laisser les furies s’emparer de l’esprit un instant, les laisser brinquebaler des têtes et hurler tout leur saoul
-boire de l’eau
-replanter des fleurs en lieu et place des carnages, ne pas mettre de plaque, mais laisser les fantômes s’y balader
-prier
-prendre des vessies pour des lanternes et inversement. Foutre la cabane par-dessus le ‘quin.
-rire
-laisser les volcans redevenir des lacs, laisser le temps aux montagnes de se déformer jusqu’à atteindre l’immobilité
-marcher
-sourire au silence et au vent des entrailles, sourire aux cellules qui ont joué leur rôle d’épouvantail
-souffler
-reprendre le cours des choses du quotidien avec la stupéfaction des nouveaux nés
-écrire
-reprendre la liste des tâches et accomplir, en barrer la moitié et colorer le reste de toutes les couleurs. demain viendra même s’il fait gris à l’intérieur. ouvrir les yeux. palper le clavier. faire s’exclamer la myriade.
-remercier.