lapeauaimante

Respire.

Arrête tes pensées, et bois ton thé.

Il pleut dans ta bouche. Tu sens ?

C’est chaud, c’est doux. Ça a le goût des fleurs et du soleil,

Des nuages qui les ont protégées.

Il y a tout un torrent qui circule dans ta trachée.

Tu es une montagne. Sur le flanc des montagnes,

Il n’y a que des cailloux qui regardent passer le monde. Il n’y a pas de pensées.

Tu es une pierre.

Tu es le ruisseau dans lequel elle voyage,

Tu es le sable de ses millions de grains de frères qui s’accrochent à ta botte,

Tu es la marche qui masse la terre.

Tu es l’herbe qui a poussé en son sein,

Tu es la main de l’indienne qui l’a coupée,

L’arbre avec lequel a été fabriqué le papier qui l’emballe,

Tu es le tourbillon qui se forme au milieu du bol quand tu le remues.

Tu es le vol de l’abeille qui a butiné pour venir vomir son miel jusque dans ta cuillère.

Tu es tout cela.

C’est pas très grand et c’est immense en même temps. C’est juste là.

Dans la seconde qui passe.

Prends-la.

Respire.

Là. Tu as tout le monde à portée de souffle.