lapeauaimante

A la frontière des êtres, il y a tous les rêves formulés dans le noir

Ils se débattent pour trouver l’entrée

Comme l’œuf cherchant à être fécondé, l’âme attend, patiemment, le retour au bercail

Là, dans le giron des cellules, dans l’invisible qui l’enveloppe

Là où tout a commencé. Là où tout finira

Respire

La Vie est en train de te traverser

Les instants passent et les pensées s’emmêlent

Repassent en revue les souvenirs prisonniers

S’invitent dans de futures probabilités

S’embourbent et t’embarrassent d’ harassantes angoisses

Comme les deux faces d’un aimant, les deux pôles d’une pile

Les opposés s’apprivoisent, apprennent de leurs vices

Autant que de leurs vertus. Et tout cela se hisse

Tous ceux-là s’évertuent à retrouver leurs place

Une fois le nord perdu

De loin, on dirait que je n’ai qu’un visage, que je ne suis qu’une seule

Pourtant j’ai mille voix qui se disputent mes orages, qui discutent au second plan

J’ai mille voix qui ont différents âges

Chut, tais-toi, pan !

A l’intérieur, c’est comme un grand tribunal

Où toutes les pensées ont leurs juges, leurs avocats et leurs coupables

Et tous les jurés auront beau me défendre

Leurs plaidoiries tomberont à plat tant que je ne me pose pas

Insupportable baratin que celui des petites voix qui cherchent à se faire entendre

Se noyer dans le bouillant des jours ne servira à rien si je ne prends pas soin de ce qui saigne