sur la jetée
La réalité se naufrage à mes pieds ce matin
Le banc des prisonniers est plein, garni jusqu’à l’entrée
Les chaînes détachées de leurs chevilles
Les sacs de galets entassés sur le sable pas encore sec d’une nuit de tempête
Ils ne bougent pas
Ils me regardent m’éloigner
Les yeux déterminés à rester humides le plus longtemps possible
Pour me retenir
Je ne reviendrai pas
Je m’en vais retrouver
La marche
Haletante et légère
Continue ascendante essoufflée
Et pieds nus
Je m’en vais de ce pas
J’ai appris ce qu’est l’air
Sur la jetée je laisse mes dunes s’inachever
Sur le bitume brûlant, s’accumule le désert
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