lapeauaimante

Plaidoirie 48544G212. C’est à vous:

-Je vous remercie votre honneur.

Faut-il les suivre ces pensées qui vagabondent ?

Faut-il s’employer à retenir dans la redondance et le bruit qu’elles font une quelconque utilité ? Sont-elles plus intéressantes, plus importantes, les pensées qui nous importunent ?

Ont-elles toutes droit de cité, faut-il compter sur leur présence dans nos urnes

pour décider du bien-fondé de leur gouvernance ?

N’est-ce pas ici le point névralgique de la question qui nous occupe depuis maintenant des siècles? Faudra-t’il attendre d’être devenu pleinement adulte pour s’octroyer le droit de dire ?

Ou peut-on dès aujourd’hui, signaler aux plus grands qu’ils se trompent,

que leur précipitation et leur aveuglement les entraînent droit dans le mur ?

Pour autant, toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ?

Toutes les pensées méritent-elles d’être entendues ?

Et quant à celles qui ne se font pas entendre mais attisent au contraire

dans le silence la pointe de leur arme :

que faire de ces chimères?

Faut-il bander les yeux du dedans,

se mettre un mouchoir sur l’inconscient pour bâillonner ce qu’il aurait à nous dire,

ou même mieux : se crever les yeux comme ce bon vieil Œdipe

qui savait tout et n’en voulait rien voir.

Je vous le demande solennellement aujourd’hui,

mesdames et messieurs les juré.es :

Sommes-nous condamné.es à répéter à l’infini les mêmes tragédies ?

Ce que je souhaite transmettre aujourd’hui au parterre de fans et de femmes

Agglutinés ici pour nous écouter déblatérer entre nous ces inepties,

Ce que je veux leur dire, au fond, c’est cela :

« C’est qui le capitaine ? »