2021
Oct 
6

pandore

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  • Omnivox
  • — lapeauaimante @ 15:20  

    Tout déborde chez moi. De partout.

    Ça me secoue l’estomac, ça s’échappe de ma tête, ça me picote les pieds.

    Alors arrête de me donner des leçons

    Arrête de vouloir absolument me rendre meilleure.

    Je bous. Laisse moi.

    Laisse moi déborder

    J’aime le café qui me rend les nerfs électriques.

    Que veux-tu que je te dise?

    Le calme me fait mal.

    Pourquoi tu crois qu’on fait la guerre depuis des millions d’années?

    Parce que ça fout la trouille de faire la paix.

    Tu crois que c’est pratique?

    Tu crois que j’y peux quelque-chose de ma peau et des fleurs qui poussent partout dedans?

    La vie ça gratte, ça coule, ça circule, c’est pas poli gentil tout le temps, c’est pas tous les jours beau.

    La vie c’est aussi du sang de la merde et du foutre

    C’est pas que l’air pur qui sort de ta bouche parfumée.

    On, m’a posée au milieu de la meute avec une boîte vide

    On, m’a pété mon jouet, on, m’a cassé ma boussole,

    Et je suis sensée savoir dans quel sens tourne la vis?

    Vas-y ouvre, ouvre!

    Ouvre les portes!

    Ouvre-la ta boîte

    Ouvre hier, va

    Ouvre ton cœur

    Vas-y ouvre, tu vas voir

    Je pleure encore mais demain je te jure, aujourd’hui s’il le faut,

    Je te laisse en pâture, moribonde, accrochée à tes propres os.

    Bien sûr que j’ai cru bon d’y amener des bêtes pour qu’elles bouffent les plantes,

    Elles n’avaient pas peur des épines, elles,

    Elles pouvaient au moins pendant quelques heures éloigner les diables qui habitaient la boîte

    Tandis que vous, humains en quête de belles paroles,

    Vous aviez peur de moi, de mes colères et de mes pleurs

    Alors vous avez cru bon de les enfouir et me voilà maintenant,

    Plus sauvage que jamais, puisque les bêtes non seulement ont mangé les buissons d’aubépines

    Mais aussi tout ce qui se trouvait autour. Elles ont dévoré les murs et le ciment,

    Les pierres et le sable, le ciel et le sol, et il ne reste rien.

    Je sais que des bêtes gluantes se repaissent de mes peurs

    Et engendrent à leur tour des êtres furibards qui viennent à la surface et me sautent à la gorge

    Elles me grattent le ventre et crient famine quand le calme revient.

    Je plonge tout au fond d’elles et leur parle des plaines où je vais

    Nue et légère, en plein vent

    Virevoltante dans des steppes inconnues

    Volant au temps un peu de cette éternité que l’on traverse lorsqu’il n’y a plus de quoi compter
    la vastitude leur convient mieux que vos sécurisantes cases
    je vous laisse à vos verrous, j’ai fait fondre la clé sous la langue des monstres affamés.

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