la plongée
Plongée dans le grand bain
Mouvement incessant des humains
Une rencontre
Deviner dans les sourires du regard
Une porte
Déceler l’invisible au-delà du toucher
Plonger
Dans les vertiges de l’inconnu
Dans les vagues de l’éphémère
Revenir
Plusieurs fois par jour
À soi
À nous
Flotter sur l’indicible
Traverser
Imaginer prendre la terre au milieu de son ventre
S’enraciner
Entremêler nos lianes
Suspendues entre ciel et sol
Détendues
Laisser s’évaporer les embruns de la ville
Retourner au jour prochain avec sa besace remplie mais
Plus
Légère
Courir sur l’ondée
Avec la force des enfants joueurs
Pour rien
Jouer
À devenir le miroir de l’autre
À devenir l’hôte de l’autre
Et puis partir
Couper net le lien
N’avoir rien à devoir
Rien retenir
Prendre le prochain train
Poser un pied ferme sur nos appuis
Rester ouverte
Aux chemins
Aux possibles qui se dessinent entre les lignes du cahier
Confier au temps les fariboles infernales du dedans
Dehors ça chante
Dedans ça pépite
Dehors ça remue
Dedans ça se meut
Et les émois se content par centaines
Et la tendresse se récolte à chaque mot dit
Les maudits qui veulent mater notre liberté ne savent pas de quoi nous sommes faits
Nous sommes somme d’humains bien décidés à nous battre pour exister
Pleinement
Maintenant
Avec nos poings serrés au dessous de la main qui abrite
Avec nos bras tendus et nos bassins ancrés
Avec nos regards clairs, lointains et perçants
Avec nos joues bombées du goût de nous
Avec nos failles fécondes
Et ce tunnel qui nous inonde de tout le bon que nous savons créer
Douce bande d’adultes prêts à bander la vie avec de la
Parole
À soigner les plaies béantes du monde avec
Des langes propres et pures
La poésie comme un sparadrap
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