broderies
à nos ombres suspendues
dans d’invisibles toiles
crapauds fumant jeux de bombes
enfants chauves prenant la terre pour
un palace indestructible
un imprenable royaume
mon coeur
une forteresse
rompu aux chants de guerre
miné de peurs
criblé de balles perdues jetées hors de ma bouche
je me recycle sans cesse
combien de matière perdue à vouloir transformer
coquilles d’oeufs vides
et chair de pêchers suçotés jusqu’à l’os?
dents cassées sur noyau pour délivrer l’amande
combien de vers pour ronger les immondices qui s’amoncèlent
siècle après siècle
dans des carcasses similaires
ossatures déguisées en flanelle d’ADN
maillons manquants de la chaîne
broder un même motif à travers des lignes déviées
des vies vides à lier
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