à la trace
Je clopine sur les traces de Borges et Gardel
Una cuadra, dos cuadras
Me manejo un camino au milieu du bordel
Tres cuadras, cuatro cuadras
Je reviens sur mes pas
Corrientes, la Boca
et défriche peu à peu de nouveaux territoires
Palermo, Almagro
À pas lents, incertaine, je marche d’un but à l’autre
Maintenir dans l’espace du métatarse brisé une place pour les souvenirs
Le marteau piqueur à 8h du matin
Una birra de lata tibia
Una colombiana embarazada fumando poros
Otra de capello corto con quien reirme
Borges était aveugle à la fin de sa vie
est-ce d’avoir trop vu?
J’observe mes fêlures avec l’oeil du dedans
ça palpite sous mes doigts
Sous un arbre du parc Lezama
J’irai écrire des histoires de sutures qui ne se lieront pas
Sur les grilles de l’immense Congreso
il y a des bandelettes de papier blanc pour chaque promesse non tenue
J’attache à ma semelle un tissu de patience
Pour chaque semaine au pas, je me renouvelle
Je me regouverne
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