découper les couleurs
C’est une femme qui a un corps
Un corps et aussi un cœur
Et c’est violent
D’avoir
Un cœur et un corps de femme
Il y a les autres aussi
Que la femme emporte parfois dans sa chute
Et c’est limpide
Ça brûle
C’est violemment doux
Elle croit que les souvenirs sont une menace
Et qu’il vaut mieux se mettre l’œil sous un réverbère
Pour
Régulièrement
Tomber aveugle
Une cécité temporaire et parfaite
Qui ne dure jamais plus longtemps qu’une fleur de jasmin que l’on cueille
C’est une femme qui ne veut pas mourir
Mais qui veut bien tomber
Temporairement et régulièrement
Tomber
Dans les pommes ou amoureuse
No importa
Une femme qui se bat pour ne pas
Emporter dans la tombe
Le parfum des fleurs fanées
Alors régulièrement
Et de façon temporaire
Elle s’ouvre l’œil et tout le corps en grand
Elle découpe ses couleurs au scalpel
Et
Elle
Attend
Que ça passe
Elle attend que le vent la pluie et le soleil fassent leur travail
De vent de pluie et de soleil
Dans
Son ventre de femme
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