2020
Dec 
1

À temps

Filed under: Journal Débordé — lapeauaimante @ 20:47  

Le monde vous inquiète?
Le monde vous questionne?
Drôle de tumulte dans nos boîtes crâniennes
En ces temps qui déraisonnent

Il y a le feu au lac
L’incendie en direct sur les smartphones
Heureusement qu’il y a Bach, les copains et le tango clandestin
Il y a toujours Hugo, même si Cosette est niaise et Marius arrogant à la fin

Attend un peu chaos, on est pas encore arrivés au bout du tome un
Je veux voir grandir des fleurs
Je veux me tirer du grand brouillard des métropoles
Et laisser pousser des petits d’Hommes dans mon jardin

Attend un peu bazar, j’ai encore jamais fini une seule histoire
J’ai pas mené mes personnages au bout de leurs quêtes connes
Je me suis encore embrouillé les entrailles en repensant à des hommes
Je veux être légère. Solide et légère.

Laisse moi un peu respirer la mort.
Je sais bien que c’est toi qui te caches derrière la boulimie des sens
Autant que derrière la paresse
J’ai peur de vivre à fond. Parce-que à fond ça veut dire quitter le cocon

Reste avec moi ma mie. Il me reste un chapitre et toute une bibliothèque à dévorer
Avant de voir les falots s’éteindre. Avant de finalement étreindre l’éternité
Je vais me refabriquer des héro-ïnes
Je vais trafiquer la machine à remonter la mémoire universelle

J’ai encore le temps dis? Il me reste combien d’années?
Tu sais que Jésus est mort en même temps que ma naissance?
Tu t’en tapes des messies, des apôtres et de leur choléra
Tu crois plus aux sourates, aux évangiles, ni même aux mandalas

Pourtant tu danses toute seule parfois, et tes ancêtres s’invitent sur la piste
Tu dessines des poèmes, tu inventes des airs qui n’existaient pas la seconde d’avant
Ça va vite, détruire. Dix secondes. C’est ce qu’il faut à un journaliste pour rédiger la note
Qui enverra à l’algorithme le signal pour que tout foute le camp

Marius F. disait “il va fout’ la cabane su’l quin”
À la fin de sa vie, mon grand-père perdait la mémoire
Il paraît que ça pourrait être une bactérie la cause de cette histoire
Un microcosme dans le bidon, responsable des hallucinations

Je pars dans tous les sens. Vaudrait mieux tout cramer.
Craquer l’allumette près du bidon d’essence, fertiliser par le feu
Les quelques pages de souvenirs à oublier
Redevenir autre. À un moment donné.

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